Mes poulettes de soeurs


Quand ma belle-soeur m'a dit qu'elle venait de recevoir ses petits poulets, je me suis garochée dans le poulailler. Et dès l'instant où j'ai mis le pied dans la porte et que l'odeur des copeaux m'est venu dans le nez, j'ai soudainement eu 10 ans:
- les poulets qu'on laissait dehors et qui montaient sur la tête de ma plus jeune soeur (qui avait alors l'âge d'Antoine)
- cette même soeur qui prenait un poulet et qui le flattait comme si c'tait un chat
- les graines qu'on donnait matin et soir
- le rafraîssement des copeaux qu'on faisait une fois par semaine
- la porte du poulailler qui était dure à fermer quand il ventait et qu'on devait vite aller fermer quand un orage commençait
- les oeufs qu'on avait trouvé un été (un des poulets était en fait... une poule!)
- les cris de peur qu'on lâchait quand un poulet s'aventurait pour venir nous piquer les mollets, etc, etc.


Il y avait aussi ces fins d'été où mon père sortait la hâche et où les poulets devenaient nos futurs repas d'hiver.

Des dizaines et des dizaines de souvenirs d'enfance associés, étrangement, à mes soeurs.


Avec la visite du poulailler de ma belle-soeur en fin de semaine et aussi cette histoire des deux jeunes soeurs de notre région mortes empoisonnées, je suis très nostalgique de mon enfance avec mes petites soeurs.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Virginie,

ces deux jeunes femmes mortes, dans une même famille, c'est un cauchemar pour les parents. Je me demande comment la vie est possible pour eux après une telle perte; leur détresse est inimaginable, et leur demande de respecter leur deuil me semble la moindre des choses.

Deux jeunes soeurs mortes pour rien, alors qu'il y a d'abominables salauds (je ne nommerai pas de nom) qui publient leurs "exploits" sur internet et reçoivent un traitement de vedette après extradition, et qui ne méritent tout simplement pas de vivre.

Notre société est définitivement TRÈS malade!

Tes souvenirs d'enfance concernant les poules rejoignent les miens; j'ai passé une année à la campagne chez un oncle et une tante qui étaient de seconds parents pour moi, et j'avais pour tâche d'aller ramasser les oeufs le matin. J'adorais ça, et j'étais très prudente pour ne pas les casser ou effrayer les poules. L'odeur délicieuse du grain en entrant dans le poulailler je la sens encore...

Lise pas de blogue...pour terminer sur une note positive.

Virginie a dit…

Je suis contente que ça t'est rappellé des beaux souvenirs à toi aussi! C'est une odeur qui s'oublie difficillement!

Je ca-po-te-rais tellement de perdre une de mes soeurs, que je n'imagine même pas ce que ce serait d'en perdre deux en même temps, à l'autre bout du monde.

Leur histoire me touche d'autant plus que j'ai travaillé ces 3 dernières années à Pohénégamook comme tu sais. Je ne les connaissais pas personnellement mais mon ancien collègue de travail est dans la famille proche et il dit que c'est encore plus épouvantable vu de par en dedans. Enfin, ya pas de mots je crois pour exprimer tout ça...

Lise a dit…

Virginie,

non il n'y a pas de mots pour exprimer la détresse extrême, parce que la vivre relève de l'héroisme.

La mort de jeunes personnes n'est tellement pas naturelle; j'ai vécu celle de mon frère unique alors que j'avais dix-huit ans et ne m'en suis jamais remise, même à ce jour plus de trente ans après...

Depuis que je te lis je sais que tu aimes tes soeurs. C'est un beau cadeau de la vie, et tu en es consciente. L'amour est ce qui importe, peu importe les différences d'opinion.

:)

Lise a dit…

Et oui Virginie je savais que tu travaillais à Pohénégamook dans le passé, avais fait des projets qui ne se sont pas tous réalisés, mais honnêtement et à ma grande honte je n'avais pas fait le lien avec les deux jeunes soeurs. Misère!